LE NAUFRAGE DU
DRUMMOND CASTLE

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Retrouvez sur cette page l'histoire du plus grand naufrage que Molène ait connu.

Le Drummond-Castle, un grand steamer anglais, de 110m de long et 13 de large avait quitté Le Cap (Afrique du sud) le 28 mai 1896, faisant escales à Delagoa, Natal, East-London, Port-Elisabeth et Las Palmas, il devait arriver à Londres le 17 juin. Mais peu avant 23h le 16, veille du retour, le paquebot  vient heurter un récif dans le secteur des Pierres Vertes, secteur bien connu pour sa dangerosité dans l’ouest de Molène...


Bilan : sur les 143 passagers et 102* hommes d’équipage à bord ce jour-là, seuls 3 hommes survivront...

Le navire, les circonstances, le dévouement des îliens, la reconnaissance de anglais,... cette page est fournie de récits, de photos et d'articles d'époque.

Parmi tous les journaux français ou internationaux que l'on peut consulter sur le sujet, beaucoup se copiaient littéralement les articles, multipliant ainsi les erreurs et les rumeurs à l'époque...
En effet, même dans nos éditions locales, certains journalistes n'hésitaient pas à jouer avec l'émotion des lecteurs en écrivant des articles fantaisistes voire fantasques sur cette catastrophe, quand d'autres reporters qui s'étaient pourtant bien rendus sur place, bâclaient leurs enquêtes, à commencer par le relevé correct des noms de famille des protagonistes... En recoupant les différents documents trouvés et grâce à des passionnés, nous essayons ici d'être le plus en adéquation avec la vérité sur cette catastrophe.

Cette page peut encore être complétée, ses informations peuvent être corrigées ou contestées ! N'hésitez pas...

Merci à Jean Maout pour son étroite collaboration, aux auteurs et collectionneurs cités, à la BNF et leur projet Gallica, à la British Newspaper Archive et aux archives de la Dépêche de Brest pour l'accès de leurs archives en ligne.

(*)l'équipage standard de ce navire était de 105 hommes en tout. Sur la liste fournie par la Cie au lendemain du drame : 104. (Un marin aurait en effet manqué l'appareillage du paquebot et était resté sur le quai...). Le magazine Marines N°10 de Nov/déc 1990 évoque également la désertion à leurs postes de chauffeurs, de deux frères... Il y a en effet deux noms de famille identiques ou presque : Johnston(e) parmi les chauffeurs d'eau. De plus, étrangement A. Johnston figure en dernier sur toutes les listes équipage publiées à l'époque... Cet article du South Wales Echo en date du 13 Juillet 1896, à propos de l'enquête menée par le Board Of Trade, nous confirme bien le chiffre de 102 membres d'équipage.

 I - UN PAQUEBOT DE LA CASTLE LINE Cie

Sir Donald Currie fondateur de la Castle Line Cie
(photo collection privée)

Le S.S Drummond Castle
Photo©National Maritime Museum Greenwich

Le Drummond Castle était un paquebot mixte de croisière de la compagnie Castle Line (Union-Castle Mail Steamship Company) de Glasgow fondée en 1840 par Sir Donald Currie. Son nom, comme tous les bateaux de cette Cie, portait le nom d'un célèbre château Anglais, ici le Chateau Drummond construit à Crieff, en 1491 par les Drummond de Stobhall et célèbre pour ses jardins. La compagnie possédait plusieurs paquebots de ce type, dont Le Garth Castle, qui était son sister-ship.

Voir les plans du paquebot (pdf 1.36mo)

Le Drummond Castle était un navire en fer construit à Glasgow en 1881, par John Elder & Co, l'un des plus prestigieux chantiers britanniques, pour la Castle Mail Packet Ltd, dans le but d' assurer des liaisons entre Le Cap en Afrique du Sud et l'Angleterre.

La machine d'origine était de type Compound à cylindes verticaux, développant une puissance nominale de 500ch (Formule James Watt). En 1887, des travaux furent réalisés pour installer un éclairage électrique. A cette occasion, on débarqua la machine Compound pour la remplacer par une machine à triple expansion de meilleur rendement. La puissance nominale de ce nouveau moteur à vapeur atteignait alors 600 ch.

Le Drummond Castle au mouillage à Dartmouth (Devon)
Photo datant d'avant 1889 d'après le musée
©National Maritime Museum Greenwich

Quelques chiffres :

  • 3700 tonneaux
  • 111 mètres de long
  • 13 mètres de large
  • 9.5 mètres de tirant d'eau
  • Gréement :  2 mâts goélette
  • Propulsion : Chaudière charbon/voiles
  • Puissance maxi : 600 Ch
  • Vitesse maxi : 12 noeuds
  • Capacité embarquement maxi : 485
    105 hommes d' équipage
    100 pax maxi en 1ère classe
    120 pax maxi en 2ème classe
    160 pax maxi en interpont (3ème)
  • Nombre de personnes à bord le 16 Juin 1896 : 251
    147 passagers et 102 hommes d'équipage

 II - ÉQUIPAGE EMBARQUÉ

Télégramme de Marquardt envoyé d’Ouessant :
Ouessant, le 17 juin à 16 h 10 - perte totale du Drummond-Castle près d'Ouessant. Probablement unique survivant. Procéder rapatriement à Londres dès que possible. —Marquardt.
La Castle Line télégraphie aussitôt à Cape Town et Las Palmas pour obtenir la liste complète des passagers à bord. Le dernier câble avisait 146 passagers, tandis que les officiers et l’équipage en comptaient 104.
Une liste complète de l'équipage du navire sera publiée le soir-même et les noms de tous les passagers seront publiés un peu plus tard.

LISTE COMPLÈTE ÉQUIPAGE.
Voici la liste complète des officiers et de l'équipage du Drummond Castle:

Les détails entre parenthèses et en vert sont des informations que l'on connait depuis. N'hésitez pas à compléter, détailler ou corriger cette liste...
Merci d'utiliser le formulaire de contact.

W.W. Pierce, commandant; (William Pierce)
J. Wayman, 1er offic. Cdt en second;
(James Wayman)
T. W; Hicks, 2ème officier;
J. H; Brown, 3ème officier;
P. S. Ellis, 4ème officier;
(Percy S. Ellis 22ans)
(retrouvé et inhumé à Ouessant)
Dr C.J. Fallon, Médecin;
W. Skead, commissaire;
A. Cowie, charpentier;
G. Elbro, maître d’équipage;
J. Mills, second-maître d’équipage;
H. Marsh, second-maître d’équipage;
J. Brown, responsable des lampes (huile);
W. Mac Donald, peintre;
J. Milne, Quartier-maître intendant;
(James Milne 48ans. Inhumé à Molène)
C. Wood, Quartier-maître intendant(SURVIVANT)
(Charles Wood 33ans)
H. Huggins , Quartier-maître intendant;
F.Martin, steward du capitaine;
T. Matteket, matelot qualifié,
J.Harvey, matelot qualifié,
W. Goldbolt, matelot qualifié,(SURVIVANT)
(William-James Godbolt 24ans)
B.K. Wiseman, matelot qualifié,
J. Tulloch Scott, matelot qualifié,
W.M. Peebles, matelot qualifié,
W. J. Condon, matelot qualifié,
C. Twidey, matelot qualifié,
J. Rarbr, matelot qualifié,
G. Proud, matelot qualifié,
B. Kibblewhite, matelot qualifié,
A. Mackenzie, matelot qualifié,
W. Barker, matelot qualifié,
C.Carden, matelot qualifié;
B. Lacey, matelot débutant;
F. Hine, serveur,
T. Lewis, serveur,
H. Eyre, 1er ingénieur;

J. Holmess, 2ème ingénieur;
(J. Homles 40ans)
R.J. Beattie, 3ème ingénieur;
(Richard J. Beattie)
J. Macalpine, 4ème ingénieur;
(J. McAlpine)
J. Palmer, 5ème ingénieur;
D. Mayer, chaudronnier;
G. Becker, machiniste;
J. Peel, magasinier;
W. Carter, graisseur;
S. Whiteman, graisseur;
D. Sullivan, graisseur;
J.Westoby, graisseur;
D. Crawford, graisseur;
G; Weekes, chauffeur d’eau;
S. Cornwall, chauffeur d’eau;
W. Quinton, chauffeur d’eau;
J. Dunsmore, chauffeur d’eau;
W T. Johnstone, chauffeur d’eau;
(ou Johnston. Déserteur?)
?. Crease, chauffeur d’eau;
E. Arnott, chauffeur d’eau;
J. Stevens, chauffeur d’eau;
C. Vincent, chauffeur d’eau;
A. Johnston, chauffeur d’eau;
(ou Johnstone. Déserteur?)
B. Dumbrill, condensateur;
E. Paterson, condensateur;
B. Richardson, condensateur;
E. Marsh, condensateur;
T. M'Court, condensateur;
W. Crump, condensateur;
F. Roberts, chef steward;
J. Laytham, 2nd steward;
S. Griffith, barman;
S. Coe, maître d'hôtel;
C. Hillson, steward de salon;
H. Thurgood, chef boulanger;
H. Liddle, 2nd boulanger;

liste complète équipage avec spécialités traduites
©2019Molene.fr

F. Fleetwood, agent d'entretien;
E. Hayware, steward du fumoir;
E. Bennet, steward des officiers;
W. Painter, steward des ingénieurs;
A. G. Sewell, garçon de salle;
T. Wills, cambusier;
B. Hunt, 1er steward salons 1ère classe;
J. Taits, 2nd steward salons 1ère classe;
F. Middlemist, cambusier salons 1ère classe;
F. A. Dalby, 3ème steward cabines 1ère classe;
M. Condon, 4ème steward cabines 1ère classe;
R. Wilkins, 5ème steward cabines 1ère classe;
W. Nichols, chef steward Class. inf.;
J. W. Dart, 2nd steward Class. inf.;
E. Rolfe, assist. steward Class. inf.;
E. Thundercliffe, assist. steward Class. inf.;
C. Barratt, assist. steward Class. inf.;
S. Phillips, assist. steward Class. inf.;
A. C. White, assist. steward Class. inf.;
A. Middleton, assist. steward Class. inf.;
A. Basrgie, chef cuisinier;
J. Williams, 2nd de cuisine;
W. Page, 3ème cuisinier;
T. Cossington, 4ème cuisinier ;
A. Evans, plongeur ;
G. Bowver, boulanger;
T. Sloan, commis de boulanger;
F. Gurney, boucher;
A. Thompson, apprenti boucher;
Mlle Gilbert, hôtesse de salle;
Mme Jones, hôtesse salons 1ère classe;
W. Allison, steward des officiers;
G. Eccles, steward des officiers;
(George Eccles JR)
T. W. Darke, bottier;

Le capitaine Walter W. Pierce
Dessin©Edinburgh Evening News édition du 20 juin 1896

Le 1er officier James Wayman
Photo Owen - Bournemouth
©The Graphic édition du 27 juin 1896

Le 2ème officier T.W. Hicks
Photo Bullingham - Harrington Road
©The Graphic édition du 27 juin 1896

Le 4ème officier Percy S. Ellis
Photo Elité - San Fransisco
©The Graphic édition du 27 juin 1896

Quelques détails...

En faisant quelques recherches et en synthétisant les différents articles publiés à l'époque, on peut affirmer que :

  • Le capitaine William Pierce,
    commandant du Drummond Castle, originaire de Dawlish (Devon, Angleterre), était un capitaine apprécié de ses hommes. Walter W. Pierce, dont il s'agissait du 1er voyage à bord de ce navire, était entré dans cette compagnie à l'âge de 14ans, comme mousse, il navigua durant 15 années à bord de voiliers et obtint son brevet de capitaine en 1879. Avant, il avait commandé le Penbroke Castle et le Dunbar Castle. C'était une figure familière à Algoa Bay (Afrique du sud), ayant été pendant de nombreuses années le maître du vapeur Courland, qui faisait le commerce du Cap à Natal. Pierce, avait quitté son domicile et s’était installé avec ses trois soeurs et sa tante, Mlle Wise de Dumbarton, et vivaient tous ensemble. Mr Pierce était bien connu à Dawlish et très respecté, ainsi que ses sœurs et sa tante.
    Sa famille recevra de nombreux messages de condoléances suite à leur perte et à la terrible catastrophe.
  • M. James Wayman,
    commandant en second du Drummond Castle, originaire de Glasgow (Écosse), s'était marié il y a environ cinq ans à Bournemouth, où résidaient sa femme et sa famille, au service de Sir Donald Currie depuis toujours.
    La famille habitait Talbotville, à Bournemouth. Bien connu et très respecté à Bournemouth, après avoir commandé à bord du Garth Castle et du Limore Castle, il était censé commander l'un des nouveaux navires en construction pour la compagnie.
    La société Castle-Line avait récemment informé Mme Wayman que le Drummond Castle avait été retardé de deux jours en raison de la pression des affaires au Cap. D'après une lettre reçue le mercredi 10 juin, elle s'attendait à ce que son mari soit à la maison samedi 20 juin, le navire étant programmé pour arriver à Londres au plus tard ce jour-là. James Wayman laissait une veuve et deux jeunes enfants.
  • Mr Percy S. Ellis,
    le 4ème officier, dont le corps à été retouvé à Ouessant, a été identifié par Charles Marquardt. Agé de 22ans, il était très brun, d'une robuste constitution, il ne mesurait pas moins d’1m95. Il appartenait à une famille écossaise de Liverpool, mais résidait depuis quelques années à Rutherglen (Écosse), près de Glasgow.
    M. Ellis n’avait rejoint le Drummond Castle qu’en janvier de la même année. Il devenait un officier expérimenté dans la navigation à vapeur.
    Passionné de la France, de sa littérature et de Zola en particulier, dont il traduisait aux passagers connaisseurs, des extraits en anglais...

Un lecteur du Journal, qui a fait au mois de mars dernier le voyage de Las Palmas à Londres sur un bateau où commandait le malheureux officier Ellis, lui communique les intéressantes notes suivantes sur cet officier :
« Agé de vingt-cinq ans, grand, beau garçon, d'une intelligence hors ligne, s'exprimant aussi facilement en français, espagnol, qu'en anglais, cet officier se faisait un devoir d'être le compagnon agréable des Français qui se trouvaient à son bord. Il était un admirateur passionné de Zola, et le soir, lorsque le brouillard ou le froid ne nous permettaient point l'accès du pont, il nous réunissait au smocking room et traduisait en anglais quelques romans de Zola que je lui avais prêtés. S'il n'était point certain de comprendre toute la valeur des images dont aime à se servir notre grand et illustre maître, il m'en demandait l'explication, puis les traduisait en anglais de façon si précise, qu'il enthousiasmait ses compatriotes. Il me demanda de lui laisser le Rêve, dont il se proposait de me donner une traduction en anglais.
Il possédait des livres de Victor Hugo et Dumas, ainsi que Baudelaire et Verlaine. Après avoir subi avec succès les épreuves et examens exigés des capitaines en second, il avait dû se contenter de l'emploi de 4ème officier, ayant à venir en aide à sa famille. Le State of California une fois vendu, Ellis passa sur le Drummond-Castle. Je sais plus d'un, tant en Angleterre qu'en France, qui regretteront cet habile et charmant causeur, cet officier distingué, aussi rempli d'intelligence pour sa carrière que d'amabilité et d'affabilité pour les Français. Quand je vous aurai dit qu'il était un lecteur assidu de votre journal, je vous aurai, monsieur le directeur, tout dit sur ce jeune et intelligent camarade des Français qui se rendent en cette partie sud de l'Afrique que nos Messageries maritimes ni n'explorent, ni n'exploitent, et qui ainsi abandonnent les recettes aux compagnies anglaises et allemandes.»

  • M.J Holmes,
    le deuxième ingénieur, de Greenock (Écosse), était au service de la Castle Line depuis de nombreuses années. Il avait environ 40 ans et était marié.
  • Mr. Richard J. Beattie,
    troisième ingénieur à bord du paquebot malheureux, était originaire d'Arbroath (Écosse), où réside sa mère veuve au 64, rue Cairnie. Il a fait son apprentissage chez Dens Iron Works (A. Shanks & Son, Limited). Après avoir passé ses examens, M. Beattie a eu la chance d'entrer dans Castle Line.
    Désireux d'obtenir une promotion, il se révéla bientôt être un ouvrier capable et disposé. Il y a quelques années, il fut nommé troisième ingénieur à bord du Drummond. Il s'était marié deux ans avant et depuis lors, son domicile était à Londres.
    Peu de temps après la réception de la triste nouvelle, Mme Beattie et l'un de ses fils sont partis pour Londres afin de connaître le plus tôt possible les derniers détails.
    C'est la deuxième mort tragique de sa famille que Mme Beattie a dû supporter. Il y a quelques années, alors que son fils aîné se baignait dans la baie d'Arbroath, il avait été soudainement été pris de crampes et s'était noyé.
  • Mr J. McAlpine,
    quatrième ingénieur, était le fils de M. John McAlpine de Dumbarton (Écosse). McAlpine, travaillait pour la société Castle Line depuis huit ans et avait décidé de faire de ce voyage son dernier voyage depuis 20 ans.
    Il avait été transféré du Grantully Castle au Drummond Castle quelques mois auparavant. Il était veuf et laissa 3 enfants dans le chagrin...
  • Mr James Milne,
    était quartier-maître à bord du Drummond Castle, il avait 48 ans. Il était né à Cupar (Écosse) dans le Fife. Il a fait ses études à l'académie de Madras et a terminé ses études au Trinity College, Glen almond avant de s'y marier.
    Sa grand-mère était Mlle Stewart de Strathgarry House, dans le Perthshire. James Milne a fait son apprentissage à bord du HMS Black Prince (navire de 74 canons de la Royal Navy), dont il est ensuite devenu le troisième officier.
    Vers 1876, alors qu’il agissait en tant qu’officier en chef sur le British Duke, il accomplit un acte de courage. Le navire effectuait un voyage depuis Port Adélaïde (Australie du Sud) à San Francisco. Au milieu de l'océan, le navire rencontra un ouragan qui l'avait littéralement couché. Le capitaine avait perdu tout espoir lorsque M. Milne coupa le mât de mizzene de sa propre main et sauva le navire en fabricant un mât de fortune.
    Il entra au service de la Castle-Line en 1890 et, après avoir été quartier-maître sur le Dunbar, il fut transféré deux ans auparavant sur le Drummond. Il avait également effectué un voyage au mois de décembre sur le Pembroke.
    M. James E. Gordon Milne a été formellement reconnu grâce à ses taouages sur son bras. Ils représentaient la crucifixion, la Sainte Vierge et Saint Jean. Le curé de Molène écrivit au frère de M. Milne à Cambuslang: "Consolez-vous, car votre regretté frère, bon catholique, repose en paix sous l'ombre de la Croix de Jésus-Christ." Le quartier-maître Milne était le plus jeune fils du révérend George Gordon Milne. Il habitait à Londres avec son épouse, mais n'avait pas d'enfant.
  • Mr George Eccles junior,
    steward sur le château de Drummond, vivait à Paisley une ville située dans les Lowlands d'Écosse. Son père, M. George Eccles, était responsable jardinier de Paisley.
    Il avait reçu un télégramme des bureaux de la Castle Line, à Londres, faisant état du terrible désastre et indiquant que son fils aurait été noyé.
    George Eccles junior, était un cycliste de renom dans les cercles du Renfrewshire et son frère, James, était un joueur bien connu de l’équipe de Queen's Park...
  • Mr Thomas Sloan,
    assistant boulanger, vivait à Dalry, une petite ville écossaise de la vallée de Garnock, dans l'Ayrshire, où résidait également son père. Il était marié et père d'un enfant...
  • Mr A. Cowie,
    le charpentier du bord, était originaire de Peterhead en Écosse.
  • Mr W. Skead,
    on regrette beaucoup la perte de M. Skead, le commissaire du Drummond Castle, qui était un homme de la Baie (Delagoa - Afrique du sud); son père a été pendant de nombreuses années le capitaine du port. Skead avait passé quelque temps à la succursale locale de la Bank of Africa et avait récemment accepté la nomination de commissaire embarqué.

 Sources © :

Sheffield Daily Telegraph - Friday 19 June 1896 | Western Times - Friday 19 June 1896 | Dundee Courier - Friday 19 June 1896 | Aberdeen Press and Journal - Friday 19 June 1896 | Lloyd's Weekly Newspaper - Sunday 28 June 1896 | South Africa Magazine, Saturday 18 July 1896 | www.eggsa.org/newspapers | www.bandcstaffregister.com | www.molegenealogy.blogspot.com

 

 III - PASSAGERS EMBARQUÉS

Il aura malheureusement fallu cette catastrophe pour que la Cie Currie comprenne l'importance du devoir de ses agents étrangers de bien renseigner l'identité des passagers enregistrés à bord de ses bateaux.
En effet, sur la liste fournie après la catastrophe, certains passagers n’ont même pas de prénom, ni même l’initiale de celui-ci, et pire parfois le nom de famille a été mal orthographié à la réservation…

C'est ce qu'évoque (l'extrait de) l'article ci-dessous, qui donne la liste complète des passagers transmise à la Cie Currie par ses agents.

  • Le journal les a rangés par agence de réservation, nous préférons les ranger ci-dessous par catégorie de classe de voyage.
  • Les informations entre crochets sont données par les agents. (liste fournie)
  • Les détails entre parenthèses et en vert sont des informations que l'on connait depuis et que vous pouvez peut-être compléter. N'hésitez pas...
  • Les enfants sont numérotés pour connaitre le nombre de passagers. Dans l'original, il est par exemple indiqué Mr et Mme X avec X enfants.

Photo de match de cricket à bord du RMS Tantallon Castle, autre vapeur de la Castle Line en 1895. (qui fera aussi naufrage, en 1901)
Photo©
bandcstaffregister.com / Collection privée

143 PASSAGERS ÉTAIENT À BORD

 Cet article du South Wales Echo en date du 13 Juillet 1896, à propos de l'enquête menée par le Board Of Trade, nous confirme bien ce chiffre de 143 passagers.

Des chiffres et des questions...

La liste ci-desous des passagers enregistrés, publiée le 23 Juin 1896, nous indique 146 enregistrements, et même 147 en comptant Mr J. Wallis Blinkhorn (qui aurait embarqué à la dernière minute, sans pouvoir s'être enregistré). Alors, quels sont les 3 noms en trop sur cette liste?
Un autre détail est assez énigmatique... Quid de la gouvernante de la famille Peachey ? Quid de la servante du lieutenant Von Giese ? Sont-elles enregistrées sous un autre nom sur cette liste ou n'a-t-on tout simplement pas jugé utile de le mentionner le jour de l'enregistrement ?...

(...) La Cie Currie, ayant demandé par cable à ses agents sud-africains et de Las Palmas de préciser les prénoms (ou du moins les initiales des prénoms) des passagers renseignés au moment de la réservation, a publié hier la liste suivante contenant tous les détails en possession de ces agents; quand aucune initiale n’est indiquée, la société déclare qu’elles n'ont pas été renseignées au moment de la réservation et que ses agents ne peuvent pas expliquer ce manquement...

Mme Hugo (Desuzinge Marie 31ans née Fillon)
(retrouvée et inhumée à Molène)

enfant Hugo 1 (Desuzinge)
enfant Hugo 2 (Desuzinge)
enfant Hugo 3 (François Desuzinge 3ans)
(retrouvé et inhumé à Molène)

enfant Hugo 4 (bébé de 8-12mois)
(retrouvé à Molène dans les bras de sa mère)

Mr Tayleur Noel
Mr Hughes
Mr W.T Knight (Bryan Thomas Knights 50ans)
(retrouvé)
Mme Krank Mack (Mme Mack)
Mlle McGee [F.] (Freda)
Mme H. Morris (Annie Zeffert Morris)
Maître Morris L. (Enfant 1 - Léon Morris)
Maître Morris S. (Enfant 2 - Sydney Morris)
Mr Rae (William)
Mme Rae (Jeesie)
Mlle Rae (Ada Winnifred)
Mr Stephens [Harold]
Mme Stephens (Anne Sophia)
(Retrouvée à Ploudalmézeau)
Mlle Stephens (Anne Berkeley 2ans)
Mr C. Marquardt (SURVIVANT)
(Charles Marquardt 34ans)

Mr John Mandy
Mr FW Whipp
(Fred 32ans retrouvé à Molène)
Mr WW Whipp
(Walter 29ans retrouvé à Ouessant)
Mr Hinds (Herbert 31ans - retrouvé à Molène)
Mr Allick Donaldson
Mr W.D. Martin
M. John Mottwer [ou Motyer]
Mr Von Giese [Lieutenant]
Mme ? [servante de Von Giese]
Mme Ruby Harris (retrouvée)
Maître Reed
Mr Reed (William - retrouvé à Molène)
Mme Reed (Margaret)
Enfant Reed (Alice - retrouvée à Ouessant)
Mlle Olive B. (Béatrice 13ans)
Mlle Olive G. (Géraldine 15ans)
(retrouvée et enterrée à Molène)

Mlle Brinckley
Mme Hammond (Margaret Maud 30ans)
Mme Andrew (récente jeune veuve)
enfant Andrew (bébé de 4 mois)
Mlle Aspinall

Mme Mercer (Jane Allan Mercer 33ans)
Miss Mercer 1 (enfant 1 : Eva Sarah 12ans)
Miss Mercer 2 (enfant 2 : Millicent Elizabeth 11ans)
enfant Mercer 3 (Edward Allan 9ans)
enfant Mercer 4 (Ellen May 6ans)
enfant Mercer 5 (Charles Henry 5ans)
enfant Mercer 6 (Gilbert Allan 2ans)
Mme Morton M.A
Mlle Morton Ella
Mlle Morton Cissy
Mme Arthur Barnett (Kate Rawson Barnett)
Mlle Barnett (8ans)
Mr Peachey (Thomas Edwin 55ans)
Mme Peachey (Lucy Emma 56ans)
Mr Peachey (Thomas Edwin JR 33ans)
Mme Peachey (Amelia Elizabeth 24ans)
enfant Peachey (Lucie Amelia 5ans)
enfant Peachey (Maurice Thomas 3ans)
enfant Peachey (Eileen 2ans)
Mlle Peachey (Nelly 30ans)
(Retrouvée à l'Aber-Benoît)
Mlle Peachey (Rosie 16ans)
Mme ? [gouvernante famille Peachey]
Mr W. Roberts (William)
Mr Platt [G. ou J. ?]
Mr W. Mason (Mr J.W.G. Mauson)
Mme Willis
Mlle Willis
Mr Morissay [ou Morrissay]
Mr Browning
Mr Poudrell Alfred [ou Powdrell]
Mme Poudrell [ou Powdrell]
Mr Schornscheim
(Emile 23ans)
Mr John Gethen (John Gethin 30ans)
Mme Gethen (Emily -Thompson- Gethin 25ans)
Mlle Gethen 1 (enfant Lorna Gethin 5ans)
Mlle Gethen 2 (enfant John Gethin 2ans)
Mlle Peace (Gouvernante des Gethin)
[infirmière de Mlle Peace] (Mme Preston 39ans / infirmière de la famille Gethin)
Mme McClelland
Mr E.W Rich (retrouvé à Ploudalmézeau)
Mr Drury
Mr G Almond [Télégraphiste anglais au Cap]
Mr J Richardson [Télég. anglais au Cap]
Mr J. Dalziel [Télég. anglais au Cap]
Mr Burnett
Mr Stephens (Erreur de nom, c'est Stevens)
(Julian retrouvé à Ouessant)

Mme Stephens (Mme Stevens)
Mr Frederick Eales (Frederik Earles)
Mme Eales (Earles)
Enfant Eales (Earles)
Mlle L.B. Bennett
Mme Hugues
Mlle Hugues

liste complète passagers à bord du Drummond Castle triés par classe.
Source : Sheffield Daily Telegraph - 23juin1896
©2019Molene.fr

Mme E.G. Taylor
enfant Taylor 1
enfant Taylor 2
Mr J. Goldman
Mr A. Ryan
Mr John Allen
Mr Jacoby
Mr Sago
Mr Schleswing
Mr H. Cohen (Harry 17ans retrouvé)
Mr Hastings
Mr K. Teelfen (Teelfsen)
Mr F. Ugland
Mr P.J. Morris [ou Noris]
Mr W. Graham
Mr Kingsland
Mr John Grant
Mr W. Kay (24ans)
Mme Lucas (épouse de W.B Lucas)
Mlle Lucas 1 (+/- 7ans)
Mlle Lucas 2 (nourisson)
Mr Van Mienden [ou Van Miender]
Mme Van Mienden [ou Van Miender]
Mr Gaterman
Mme Gaterman
Mlle Gaterman
Mme Hugh Mc Lean (McLean)
(retrouvée à Ploudalmézeau)

enfant Hugh Mc Lean 1 (Hugh McLean 12 ans)
enfant Hugh Mc Lean 2 (Bessie McLean 8 ans)
enfant Hugh Mc Lean 3 (Maggie McLean 7 ans)
enfant Hugh Mc Lean 4 (? McLean /- de 2ans)
Mme Kunzler
Mlle Kunzler
Mr Brostein
Mme Brostein
Mlle Brostein
M. Frederik Bradsbaw (Bradshaw)
MW H. Wilson (Harry 18ans retrouvé)
M. John Coinforth (Cornforth)
MJ S. Kettlewell
Mr Sandbach [Rév.] (Révérent)
Mme Sandbach (Frances Mary)
(retrouvée à Molène)
Mr Frank White [passager de la Marine]
(Frank George)
Mr William Winsor [pass. de la Marine]
Mr P. Kingswell [pass. de la Marine]
(retrouvé à Portsall)
Mr James E. Howard [pass. de la Marine]
(retrouvé au Conquet)
Mr Joseph Biggs [pass. de la Marine]
Mr Charles Backhouse [pass. de la Marine]
Mr George Binmore [pass. de la Marine]
Mr Edward Lakey [pass. de la Marine]
Mr Henry Knock
Mr Amos Kennett

Quelques détails...

En faisant quelques recherches et en synthétisant les différents articles publiés à l'époque, on peut affirmer que :

Parmi toutes les familles endeuillées par la terrible catastrophe, Mr Mercer perdit cette nuit-là sa femme et ses 6 enfants... Mais c'est sans conteste la famille Peachey qui paya le plus lourd tribut.. Elle perdait en effet ce jour-là 9 membres au total, ainsi que leur gouvernante, dans le naufrage...

  • La Famille Peachey,
    était une riche famille de planteurs de thé à Tongaat (Province de Natal - Afrique du sud). La famille Peachey se rendait avec leur gouvernante en Angleterre chez un viel ami colon de la famille, Mr Millet à Lelant – Ouest Cornouaille et devait rester 6 mois.Le South Africa Magazine a rapporté ce qui suit:
    À Durban, comme ailleurs, la plus douloureuse émotion a été causée par la nouvelle. Les bureaux de MM. Donald Currie et Cie, ont été assiégés par des personnes qui ont demandé des nouvelles de la catastrophe et des noms des personnes portées disparues. Parmi les passagers connus appartenant à Natal parmi les passagers figurent M. Peachey et sa famille, de Tongaat, dix au total. Ils avaient décidé d'aller en ligne directe, mais au dernier moment, ils ont changé d'avis et ont réservé sur le Drummond Castle. Mme Peachey, senior, se rendait en Angleterre après une absence de quarante-six ans.
    Tous les drapeaux de la ville et de l'expédition à la pointe ont été mis en berne à la réception de la nouvelle. Le Premier ministre de Natal a téléphoné à Sir Donald Currie pour exprimer ses condoléances aux personnes en deuil du naufrage du château de Drummond. Le maire de Pietermaritzburg a invité des souscriptions à un fonds de secours.
    Avant de prendre la mer, M. Peachey, avait déclaré à plusieurs amis à Durban qu'il avait un mauvais pressentiment et qu'il préférait prendre le Drummond-Castle plutôt que l'Umbilo, le bateau que la famille avait l'intention de prendre. L’une des filles de M. Peachey, restée à Natal, est mariée à M. Hinds, des plantations théières de Nonoti (Afrique du sud).
    (…)
    Un correspondant de Carlisle annonca que M. George Hindson, un habitant de Carlisle qui avait immigré et épousait une fille de M. Peachey, était sur la liste. Or, il ne l'était pas au final...

 

La famille Thomas Peachey (Photo <1894)
©The London News Illustred du 27 06 1896
le journal avait marqué d'un astérisque les membres qui avient péri dans la catstrophe. La photo doit dater d'au moins 1894, car la petite Eileen n'était sans doute pas née.

Les Peachey (sur la photo) morts dans le naufrage :
1 - Mr Thomas Edwin Peachey (55ans)
2 - Mme Lucy Emma Peachey (56ans)
3 - Mr Thomas Edwin Peachey JR (33ans)
4 - Mme Amelia Elizabeth Peachey (24ans)
5 - Lucie Amelia Peachey (5ans)
6 - Maurice Thomas Peachey (3ans)
7 - Mlle Nellie Peachey (30ans)
8 - Mlle Rosie Peachey (16ans)
+ Eileen Peachey (2ans / pas sur la photo)
+ Mme ? (gouvernante famille Peachey)

  • La Famille Mercer,
    Mme Mercer voyageait à bord du Drummond Castle avec ses 6 enfants... Ils habitaient Barberton en Afrique du sud.
la Couronne de Marie canot Mathieu Masson

Memory Card de Mr Mercer à sa femme et ses enfants (carte vendue et trouvée sur Ebay) ©collection privée / source : MC

  • Famille Desuzinge Hugo,
    Mme Marie Desuzinge Hugo (enregistrée à bord uniquement sous le nom Hugo) qui a été retrouvée à Molène avec son nouveau-né littéralement soudé contre elle, enchevétré dans ses cheveux, voyageait avec 3 autres de ses enfants à bord du Drummond Castle.
    On a retrouvé également un autre de ses enfants à Molène, le petit François (enregistré Frank), âgé de 3ans. Ce dernier a été inhumé dans la même tombe que la jeune Géraldine Olive âgée de 15ans.
    La famille (sans doute la seule originaire de France à bord ce jour-là) étaient installée dans les Moodies, Barberton (Afrique du sud), où Mr J.M Desuzinge Hugo était commissionnaire/courtier.
    Mme Desuzinge, elle, fut inhumée avec son nouveau né dans un vrai cercueil en bois, dans une tombe voisine. Le père de famille fit apposer sur sa tombe :
    « Ici repose ma bien-aimée épouse Marie Desuzinge, née Fillion, âgée de 31 ans, qui périt avec ses quatre enfants dans le naufrage du Drummond-Castle, dans la nuit du 16 au 17 juin 1896. » et sur celle de son jeune fils :
    « Ici repose mon fils chéri Frank Desuzinge, âgé de trois ans, qui périt dans la nuit du 16 au 17 juin 1896 avec le Drummond-Castle. »
    Les tombes sont toujours là, mais ces inscriptions ont malheureusement disparu de nos jours...
  • Mme Hammond,
    était l'épouse de feu Frank Joseph Hammond, responsable des mines du Sheba GMC, décédé à Barberton le 24 août 1894, à l'âge de 33 ans.. Elle avait 30ans et avait des enfants, qui fort heureusement, n’étaient pas à bord avec elle...
  • Mme Andrew,
    rentrait chez elle avec son enfant de quatre mois, après avoir perdu son mari en Afrique du Sud. Elle était l'épouse de Thomas Andrew, gérant de la distillerie Harteley, près de Pretoria. La famille résidait jusqu'alors à Barberton (Afrique du sud)
  • Famille Rae,
    Mr et Mme Rae et leur enfant, résidaient à Barberton (Afrique du sud), et étaient originaires de Banff une ville portuaire d'Écosse.
  • Famille Earles,
    Mr et Mme Frederik Earles et leur enfant résidaient à Bloemfontein (Afrique du sud).
  • Famille Gethin, (+Peace & Preston)
    M. Gethin, était un célèbre architecte de Cardiff, qui avait ses bureaux à Westgate-street. Il vivait avec sa femme et ses 2 filles à Dinas Powys.
    Son épouse, qui était la fille de Mr R.T Thompson (l’un des directeurs de la Barry Railway Company), était dans un état de santé précaire depuis un certain temps et on pensait qu'un voyage au Cap aurait un effet bénéfique. En conséquence, la famille quitta l'Angleterre en septembre 1895, s'installa temporairement à Aliwal North en Afrique du Sud, pour voir si le climat local bénéficierait davantage à Mme Gethin.
    Mais le climat était extrêmement éprouvant et ne semblait pas faire de bien à Mme Gethin, qui souffrait d'une affection pulmonaire. Sa maladie dégénérant en tuberculose, Mr Gethin prit la décision de retourner vivre en famille au Pays de Galles en prenant le Drummond-Castle... Mlle Peace et Mle Preston accompagnaient la famille.
  • Mlle Peace,
    la gouvernante qui accompagnait M. et Mme Gethin et sa famille, était originaire de Sunderland (Nord-Est de l'Angleterre), où résidaient ses parents. Auparavant, elle avait été au service de TR Thompson (le père de Mme Gethin).
  • Mlle Preston,
    l'infirmière familiale des Gethin, était une femme d'environ 39 ans qui résidait depuis quelque temps à Cardiff (Pays de Galles), où vivait toujours son frère. Tous deux étaient orphelins. Mlle Preston était employée au service des Gethin depuis trois ou quatre ans, et était bien connu dans le village de Dinas Powys (Pays de Galles), où elle était une fidèle de l'église paroissiale.

Photo de Mme Gethin et de ses enfants / Photo W.D.Dighton, Cardiff

  • Les soeurs Olive,
    Des fonctionnaires du conseil municipal du Cap sont parmi les plus proches des victimes de ce triste événement :
    L'ingénieur municipal du Cap, Mr William Thomas Olive, avait décidé d'envoyer ses deux filles, Geraldine et Beatrice, âgées respectivement de 15 et 13 ans, à l'école en Angleterre, terminer leurs études. Elles étaient les nièces de N.W. Olive, un commerçant de Cheltenham, ce dernier étant allé à Londres les chercher au bateau le lendemain.

La photo ci-contre de la famille Olive nous a gentiment été envoyée par Oliver Davey (un grand MERCI), le petit-fils de Nolan Wellesley Olive (poissonnier à Cheltenham, en Angleterre), frère de William Thomas Olive (papa des deux filles disparues dans la catastrophe).
Oliver a récemment écrit un livre sur l'histoire de sa famille et évoque dans cet ouvrage le destin tragique des filles du nouvel ingénieur municipal du Cap, ce soir de Juin 1896...
Voici quelques extraits de son livre :

Le troisième des frères de Nolan à naître était William Thomas Olive, en 1852. Après ses études à Cheltenham, il a étudié les sciences de l'ingénierie à l'Université de Glasgow où il a obtenu un diplôme.
(...)En 1878, William a été sélectionné pour le poste d'assistant principal dans le département d'ingénierie de J.G. Lynde, géomètre de la ville, Manchester.
C'est à Manchester qu'il a épousé une dame appelée Gertrude Birchal et s'est installé à Didsbury, Lancashire travaillant comme ingénieur civil. Ils ont eu trois enfants ensemble ; Géraldine (née en 1881), Béatrice (née en 1882) et Hugh (née en 1888), bien que cela ne limite pas ses voyages avec sa profession, car en février 1889, il se rend à Rosario en Argentine, comme ingénieur résident adjoint sur les principaux ouvrages de drainage. En octobre de cette année-là, William était devenu ingénieur résident de Manchester où la famille resta pendant les 6 années suivantes.

Photo des filles en famille / Photo Oliver Davey

Photo de famille Olive :
1 - Géraldine Olive (15ans)
2 - Gértrude Olive (la maman)
3 - (un ami de la famille)
4 - Hugh Olive (le jeune frère des filles)
5 - William Thomas Olive (le papa)
6 - Béatrice Olive (13ans)
7 - Wallace Olive (leur oncle)
8 - (probablement) Grenville Olive (leur oncle)

La vie était sur le point de changer radicalement pour William Thomas Olive et sa famille. Un « ingénieur de haut niveau » était nécessaire à Cape Town, en Afrique du Sud, et William a été nommé ingénieur municipal avec un salaire annuel impressionnant de 800 £ (86 000 £ en 2019). Le 4 avril 1895, la famille quitta Manchester et émigra en Afrique du Sud. (...)
William a été nommé en raison de son expertise en matière de conception d'égouts et a dû concevoir un système pour Cape Town. (...)
Dans l’année précédant leur départ, les filles, Geraldine et Beatrice, avaient étudié au Collège de jeunes filles de Llandudno, mais pendant les vacances, rendaient fréquemment visite à leur grand-mère veuve, Mary Ann Olive (née Stephens) à Cheltenham.
En 1896, Geraldine et Beatrice devaient retourner en Grande-Bretagne pour terminer leurs études. Le plan était de naviguer vers Londres où ils seraient accueillis par leurs oncles Nolan et Grenville avant de voyager pour rester avec un ami de la famille à Wrexham pour l'été. Elles retourneraient ensuite au Collège de jeunes filles de Llandudno pour une nouvelle année scolaire.
Les deux filles sont montées à bord du Drummond Castle de la compagnie Castle Line en tant que passagers de première classe le 28 mai, après son arrivée de Delagoa Bay, au Mozambique. Après deux semaines en mer, il accoste à Tenerife avant de poursuivre son voyage vers l'Angleterre. Le 16 juin, sans doute ont-elles assisté au concert donné dans le salon avant de se coucher et sans doute étaient-elles impatientes d'apercevoir leur première vue de l'Angleterre dans la matinée...

 

La jeune Géraldine Olive âgée de 15ans, dont le corps fut retrouvé au lendemain de la catastrophe, est inhumée à Molène dans la même tombe que le petit François Desuzinge Hugo (enregistré Frank), âgé de 3ans.

  • Mr Bryans Thomas Knights,
    était avocat de la firme Knights and Stephens (diparu également dans le Drummond-Castle), à Johannesburg.
    Comme famille, il n'avait que sa soeur, son neveu et ses nièces.
  • Famille Stephens,
    Harold Stephens était avocat de la firme Knights (diparu également dans le Drummond-Castle) and Stephens, à Johannesburg. Son épouse Anne Sophia Stephens et leur fille Anne Berkeley, âgée de deux ans ont également disparu dans la catastrophe.
    Mr Stephens, était le deuxième fils de feu Henry Stephens, MRCS, et Anne Stephens, aujourd'hui décédée de Grove House, à Finchley;
    Anne Sophia Stephens, épouse de Harold Stephens, fille de feu Harald Skophammer, ancien officier de l'armée norvégienne, et Johanna, son épouse, qui s'est par la suite mariée avec le révérend George F. Carlsen, nommé à Enhlazana Mission Station, Transvaal (Afrique du sud).
  • Mr W. Mason,
    Un avis de décès de Juillet 1896 du South African Magazine indique : MAUSON, JWG, Newlands, le 18 juin. (Écrit par Ellen Stanton. Publié dans Afrique du Sud hebdomadaire)
  • M. John Wallis Blinkhorn,
    commerçant de Adderley Street au Cap, était passager sur le malheureux bateau à vapeur. Le nom de M. Blinkhorn ne figure pas sur la liste des passagers, pour la simple raison qu'il était indécis jusqu'à la dernière minute, à savoir s'il pourrait ou non prendre le bateau. Mme Blinkhorn et son enfant étaient rentrés en Angleterre par la Grèce, trois mois auparavant. M. Blinkhorn lui, était resté au Cap pour clore ses affaires.  Il réussit à régler certaines affaires urgentes et monta à bord in extremis, sans avoir pu enregistrer son voyage à bord du paquebot.
    Son corps fut retrouvé dans les parages de Molène. L'abbé Lejeune, le curé de Molène écrira quelques jours après la catastrophe à l'oncle Mr J.W. Blinkhorn, Mr F. Dewberry de Cambridge, pour lui restituer les documents trouvés sur le défunt. Dans ces documents, le programme (encore tout à fait lisible) du concert donné à bord du Drummond Castle juste avant l'accident. Dans sa lettre de correspondance, Lejeune dira :
    "Le vendredi 17 juillet est le 30ème jour depuis le naufrage. Ce jour-là, je chanterai à nouveau un service solennel pour tous les noyés du Drummond-Castle. Je vous serais très reconnaissant de bien vouloir annoncer le service dans les journaux anglais."

  • Famille McLean
    Mme McLean et ses enfants, passagers du malheureux navire, revenaient quelques temps chez eux depuis Johannesburg. Les noms des enfants étaient: Hugh (12 ans), Bessie (8 ans), Maggie (7 ans) et un nourrisson âgé d'un à deux ans.
    Ils étaient en visite chez la mère de Mme McLean, une Mme McMillan qui réside à 39 Annette Street, Govanhill (Écosse), avec sa fille mariée, Mme John Gibson.
    Mme McLean et son mari étaient tous deux originaires de Glasgow et résidaient à Kinning Park avant que ce dernier ne se rende à Johannesburg il y a six ans.
    Mme McLean l'a suivi à Johannesburg deux ans plus tard. M. McLean était ingénieur dans la "City and Suburban Gold Mine" de Johannesburg.
  • Mr Herbert Hinds,
    avait 31ans, il était le 4ème fils de Mr Georges Hinds et résidait à Goudhurst, dans le Kent en Angleterre. Une plaque commémorative posée par son père à l'époque se trouve toujours dans l'église de la ville.
    Herbert Hinds a été retrouvé et inhumé à Molène.

Plaque commemorative de Mr George Hinds à son fils Herbert. ©Collection privée/image FlickR/source : Mole's Genealogy 

  • MM. J. Dalziel, J. Richardson et George Almond,
    Le service télégraphique du Cap a perdu trois de ses opérateurs les plus compétents...
    M. Dalziel s'était rendu en Afrique du Sud en provenance d'Écosse il y a environ sept ans. Après avoir exercé ses fonctions dans divers bureaux de la colonie, il est entré au service du personnel du Cap en 1894.
    Il avait obtenu un congé bien plus tôt dans l'année, mais à cause du travail supplémentaire engendré par le mouvement de réforme de Johannesburg, avait volontairement renoncé à sa demande de quitter son poste, jusqu'à ce que la charge de travail diminue.
    Décision venait donc d'être prise pour partir enfin en congé et profiter de voyager en compagnie de deux collègues de travail à bord du Drummond.
    Un fait très triste concernant sa mort est qu’il devait se marier dès son arrivée en Angleterre. M. Dalziel qui était âgé de 29ans, était extrêmement populaire auprès de tous ses collègues et sa perte est un coup sévère pour le personnel.
    M. Richardson est parti pour le Cape Service il y a quelques années. Après avoir servi au Cap et à Kimberley, il a accepté un poste sous le gouvernement du Transvaal à Johannesburg.
    M. Almond s’est rendu au Cap il ya sept ans en provenance de Londres et se trouvait depuis au bureau de Kimberley.
    À l'instar de M. Dalziel, il a volontairement cédé sa permission au début de la crise du Parti réformiste, puis s'est associé à M. Richardson et à M. Dalziel dans le but de faire un voyage agréable ensemble...

Mr James Dalziel
©Edinburgh Evening News édition du 20 juin 1896

  • Mr W.M. Roberts,
    avait quitté Natal pour Cardiff, où il devait se marier avec Mlle Evans, commis de télégraphie au Cardiff Post Office.
  • Les deux frères Whipp,
    Walter Whipp (29ans) et Frederick Whipp (32ans) étaient deux filateurs et tisseurs de coton de Clitheroe (commune du Lancashire en Angleterre). M. Walter Whipp était allé au Cap il y a un an environ pour rétablir sa santé. Il retournait en Angleterre, complètement rétabli, quand la catastrophe du Drummond-Castle s'est produite. Il était également un éleveur de chevaux reconnus dans sa région d'origine.
    Des obsèques compliquées...
    Le corps de Mr Frederik Whipp fut retrouvé très vite à Molène, où il fut inhumé dès le 17/06.
    Le corps de son frère, Walter fut retrouvé un peu plus tard à Ouessant, et son inhumation était programmée là-bas pour le 18/06, en compagnie de 5 autres victimes du naufrage. Or, n'ayant pas pu s'y rendre plus vite, des amis et des proches des frères Whipp avaient demandé à ce qu'on attende leur arrivée à Ouessant le 19/06 pour procéder à l'inhumation de Walter. Seulement ce jour-là, la famille demanda expressément aux autorités non seulement de ne pas inhumer Walter, mais aussi l'autorisation d'exhumer Frederik à Molène, pour que les deux corps soient renvoyés en Angleterre.
    Cependant, Mr Hoare, le consul, non seulement refusa l'exhumation de Frederik, mais imposa que Walter soit bel et bien inhumé à Ouessant le 20/06. Ce qui fut fait et une foule considérable et recueillie suivait le convoi ce jour-là...
    Coup de théâtre, deux jours plus tard ! Leurs proches obtinrent gain de cause, et ordre fut donné d'exhumer du coup le corps des 2 frères... (Dans les deux cas en présence d’un représentant de la famille ainsi que du pêcheur ayant découvert le corps).
    Le 23/06, les frères étaient donc redirigés vers la morgue de Brest et enfermés dans un double cercueil de plomb et de chêne. Le préfet du Finistère donna son accord pour que les corps de deux frères Whipp soient bien rapatriés en Angleterre, en même temps que les autres victimes dont la famille en avait fait la demande.
    Ils devaient être, par les soins de l'administration des pompes funèbres, conduits ce matin-là à la gare pour être dirigés sur Clitheroe, Lancashire(Angleterre), mais au dernier moment il a été décidé qu'ils seraient inhumés au cimetière de Brest. On a craint, en effet, que leur arrivée à Clitheroe, Lancashire ne produisît sur leur mère, âgée et souffrante, une émotion telle qu'elle n'eût peut-être pas pu la supporter.
    Au final, les deux frères furent inhumés au cimetière de Brest le 25/06. La levée des corps sera faite par M. Rambaud, pasteur protestant. Les cercueils seront recouverts du drapeau national anglais. Le deuil sera conduit par MM. Robert Whipp, leur frère, le docteur Mercer, leur cousin, et Hoare et Bonar, consul et vice-consul d'Angleterre. Des couronnes de fleurs naturelles seront également offertes par la Cie Castle Line.
  • M. John Cornforth,
    qui a embarqué à bord du Drummond Castle à Las Palmas, était un fils de feu M. Cornforth, armateur de West Hartlepool (Durham, Angleterre)
  • M. Harry Wilson,
    s'était embarqué à bord du Drummond Castle à Las Palmas. M. Hairy Wilson, qui était également originaire de West Hartlepool (Durham, Angleterre), était le fils de Mr. J.-F. Wilson, riche armateur de cette ville. Certains journaux journaux locaux écrivaient au lendemain de la catastrophe, qu'il était accompagné d’une gouvernante et d'une domestique. Mais là encore, est-ce vrai ? Et si oui, quels noms dans la liste ?

  • Les Sabndbach,
    Mme Frances Mary Sandbach était la femme du révérend Sandbach, qui se trouvait également à bord du Drummond-Castle lors de la catastrophe. Inhumé à la hâte à Molène, puis exhumé sur demande de la famille, le corps de Mme Sandbach sera inhumé à Manchester.
  • M. Frank George White,
    était maître d'armes sur le navire amiral de sa majesté, le St. George, stationné sur la côte est de l'Afrique, et rentrait chez lui à Penarth après avoir purgé le temps requis pour le service extérieur.
    M. White, qui avait rejoint la marine de Sa Majesté à l'âge de 15 ans, avait 19 ans de service, 12 ans à l'étranger et 7 ans dans son pays, et il lui restait 5 ans de service à faire pour toucher une pension à vie. C’était un officier des plus prometteurs. Il était en service actif depuis environ 12 mois (avec la Bast Coast Expedition pour réprimer la montée des indigènes contre la compagnie du Niger et les établissements de crédit anglais) pendant lesquels il reçut plusieurs blessures. Au cours de ces expéditions, il avait échappé de peu à la mort, une balle était en effet venue se loger dans son casque... Bien qu'un télégramme de réponse de Donald Currie indiquait à sa mère (Mme Griffiths) qu'aucun passager du nom de White ne se trouvait à bord..., un télégramme d'une autre source donnait au contraire ce nom parmi les dix officiers de la marine qui avaient pris place à bord du Drummond-Castle.                     Dessin©The Cardiff Times 20 Juin 1896

  • Mr et Mme Rawson,
    avaient quelques années auparavant, quitté Tickhill (Yorkshire, Angleterre) avec leur famille pour tenter leur chance en Afrique du Sud, où ils avaient eu beaucoup de succès. Une des filles, Mlle Kate Rawson, avait épousé M. Barnett, agent immobilier de Johannesburg, où elle habitait depuis ce temps. Elle avait décidé de prendre un peu de repos et de rendre visite à sa famille en Angleterre, en compagnie de sa fille.

  • Mme Barnett,
    qui a péri avec sa fille, était elle aussi, native de Tickhill, dans le Yorkshire. Elle revenait en Angleterre après 12 ans d'absence. Sa fille n'avait que 8ans...
  • Mr. O. Schornsheim,
    qui était venu à Brest avec la ferme intention de rapatrier le cadavre de son fils, Emile, âgé de 23 ans, passager à bord du Drummond-Castle, quittera finalement Brest seul. Après s'être successivement rendu à Ploudalmézeau et au Conquet, où il avait pris connaissance des procès-verbaux d'identification dressés et examiné les nombreux objets recueillis sur les cadavres, le malheureux père aviat dû renoncer à retrouver le cadavre de son fils.
  • Le révérend Sanbach,
    qui, avec sa femme, faisait partie des passagers, était, il y a environ deux ans, ministre wesleyen à Moseley, Birmingham. Il était depuis lors en poste dans le Stockport Circuit à Teviotdale. Le 18 mai, il revint à Moseley et prononça un sermon spécial avant de se rendre aux Canaries pour y recouvrer la santé.
    Le corps de Mme Sandbach a été retrouvé par les pêcheurs de Molène, qu'ils ont enterré avec respect, mais il a été exhumé et rapatrié en Angleterre pays afin de le placer dans le caveau privé de la famille. Le cercueil, fabriqué par les habitants de l'île, était en chêne et attira l'attention de tous par sa forme et son apparence inhabituelles. Les funérailles de Mme Frances Mary Sandback ont eu lieu lundi 29 juin 1896 au cimetière Wesleyen de Cheetham Hill près de Manchester. Le fils de Mme Sandbach était élève au Kingswood College, à Lansdown.
  • Mr W.B Lucas,
    chronométreur à la Town House (Le Cap) et ancien troisième officier à bord du SS Warwick Castle, avait son épouse et ses enfants à bord du malheureux paquebot. L'un des enfants était un bébé, tandis que l'autre avait environ sept ou huit ans...
  • Harry Cohen,
    était un garçon de 17 ans, fils de Mr J.L. Cohen, de la brasserie Castle Breweries au Cap. Le garçon rentrait chez lui pour terminer ses études et avait un avenir tout tracé à la brasserie...

  • Mme Aspinall,
    était une dame âgée du district de Leeds (Yorkshire, Angleterre), qui rentrait chez elle après une longue visite de 18 mois à ses deux fils en Afrique du sud. L'un était un commis particulier du directeur général des chemins de fer du gouvernement du Cap, résidant à Claremont, et l'autre, un télégraphe-greffier également au service du gouvernement colonial.
  • Mme Mack,
    était l'épouse de Mr Mack, associé du cabinet MM. Am Ende & Mack, Salisbury, en Rhodésie (Afrique australe).
  • Le lieutenant Von Giese,
    passager du paquebot, était un officier de l'armée allemande. Il était stationné à Damaraland (Namibie) depuis un certain temps, mais en raison de problèmes de santé, il venait d'être récemment renvoyé chez lui en congé de maladie. Parmi tous les objets trouvés en mer et sur les cadavres après la catastrophe, M. Marquardt reconnaitra à Molène une paire de boutons de manchettes ayant appartenu Von Giese. Ces boutons, en argent, portaient en saillie une couronne impériale.

  • MM. Teelfsen et Ugland,
    deux des passagers, rentraient chez eux en Norvège après un long et périlleux voyage. Ils avaient fait naufrage sur un navire norvégien et avaient finalement atteint la baie de Delagoa sans ressources. Ils se sont ensuite embarqués sur le Drummond-Castle mais auront eu beaucoup moins de chance sur ce second naufrage...

  • MM. Norris et Graham,
    assistants de M. Pain, le pyrotechnicien, rentraient à Londres après avoir passé près de douze mois en Afrique du Sud. Les deux avaient des épouses et des enfants.
  • M. W. Kay,
    était un jeune homme d'environ 24ans. Il était employé en tant que commis à la Salt River Railway Works. (Le Cap - Afrique du sud)
  • Mme McClelland, Mme Taylor
    et ses deux enfants étaient bien connus et appréciés à Port Elizabeth. (Afrique du sud)

 Sources © :

Sheffield Daily Telegraph - Friday 19 June 1896 | Western Times - Friday 19 June 1896 | Dundee Courier - Friday 19 June 1896 | Aberdeen Press and Journal - Friday 19 June 1896 | Lloyd's Weekly Newspaper - Sunday 28 June 1896 | South Africa Magazine, Saturday 18 July 1896 | www.eggsa.org/newspapers | www.bandcstaffregister.com | www.molegenealogy.blogspot.com

 

 IV - ZONE & CIRCONSTANCES DU NAUFRAGE

Le Drummond Castle, qui avait quitté Le Cap (Afrique du sud) le 29 Mai 1896, avait comme à son habitude fait escale à Delagoa, Natal, East-London, Port-Elisabeth et Las Palmas, et devait rejoindre Londres dans la journée du 17 Juin. Une traversée Londres-Le Cap durait environ 3 semaines. A bord, la veille c'était la fête traditionnelle organisée pour marquer le retour au pays. Le commandant de bord W.W. PIERCE (qui a 30ans d'expérience dans ce genre de voyage), lui a du mal à être à la fête car il navigue dans un brouillard à couper au couteau. Une erreur de point? Une faute d'inattention? Toujours est-il qu’à l’entrée du Fromveur, Pierce croit avoir doublé Ouessant, et fait en fait route vers Molène. C'est alors que peu avant 23 heures, ce Mardi 16 Juin 1896, le paquebot vient heurter un récif dans le secteur des Pierres Vertes, situées dans l’ouest de Molène, secteur connu pour sa dangerosité.
Le commandant Pierce, estimant qu'il a juste échoué, demande à chacun de garder son calme et demande à l'équipage de voir comment dégager le navire. (Pierce ne le sait pas encore, mais la coque du navire est découpée sur une grande longueur au niveau de sa ligne de flottaison).
Le bateau penche dangereusement vers l'avant. Un peu plus tard, sentant la situation totalement incontrôlable, le capitaine donne (trop tardivement) l'ordre de préparer les chaloupes pour quitter le navire...
La suite, on la connait, il ne faudra pas plus de 4 minutes après le choc pour voir le superbe paquebot couler à pic, avec ses 147 passagers et 104 hommes d’équipage, seuls trois hommes survivront...

Zone du naufrage du Drummond Castle à l'ouest de Molène
dans la Chaussée des Pierres Vertes
©Mapcarta/Molene.fr

 

Vous apprendrez davantage de détails sur les circonstances du naufrage en lisant les rubriques, les récits et les articles de presse ci-dessous, mais voici déjà un extrait du rapport de la Commission :

Le conseil d'enquête chargé d'examiner les causes du naufrage du Drummond-Castle vient de rédiger son rapport. Nous croyons intéressant d'en donner les extraits suivants :
« La route ne fut pas surveillée comme elle aurait dû l'être. Etant donné les dangers que présente la navigation, dans les parages où se trouvait le navire, la vitesse était beaucoup trop grande. La sonde aurait dû être employée.
Le steamer se trouvait si près de terre, parce que dans l'estimation de sa route, le capitaine n'avait pas assez tenu compte des courants qui portent à l'est. Un sondage aurait immédiatement mis en lumière la dérive occasionnée par ce courant. Lorsque le capitaine vit le steamer Werfa, il s'imagina qu'il avait passé Ouessant et gouverna comme pour entrer en Manche, alors qu'il se trouvait en dedans de la limite de 65 brasses.
« Le grand nombre des victimes est dû à la soudaineté de la catastrophe. Les survivants affirment que le Drummond-Castle flotta encore sept minutes après le choc, mais il y a tout lieu de penser qu'il s'enfonça beaucoup plus vite. Plus que probablement, la roche éventra la carène jusqu'aux chaufferies, qui s'emplirent instantanément. »
Le conseil regrette que les baleinières de sauvetage n'aient pas été placées à leur poste de mer en quittant Las Palmas. Il constate toutefois qu'elles n'auraient pu être mises à l'eau pendant le peu de temps que le navire mit à disparaître. L'équipage essaya bien de mettre à la mer un des canots qui se trouvaient en porte-manteaux, mais il ne put y parvenir à temps. Le conseil examine ensuite la responsabilité du commandant du steamer Werfa, accusé par l'opinion publique d'avoir négligé de signaler au Drummond-Castle les dangers de la route qu'il suivait : « Il est tout à fait douteux, dit le rapport, que ce steamer eût à sa disposition les moyens de faire les signaux convenables pendant la nuit, bien que peut-être il eût probablement attiré l'attention du Drummond-Castle s'il avait sifflé d'une manière continue. » En terminant, le rapport constate que si des signaux avaient pu être faits, un effroyable malheur aurait été évité et souhaite que cette question des signaux de nuit soit mise à l'étude le plus tôt possible...

Dessin_de_MrFillol_drummond_castle_le_monde_illustre_27061896

Photo du Drummond Castle en 1895 (collection privée) et "Dessin du Drummond Castle"  par Fillol ©Le Monde Illustré 27 06 1896

 V - LA TERRIBLE CATASTROPHE

"Wreck of the Drummond Castle Off the Island of Ushant"
©Illustration de William Heysham Overend

Les pêcheurs à la recherche des victimes du Drummond Castle
©Dessin de J.Koerner / Le Monde Illustré du 27 juin 1896

Voici comment les naufragés Wood et Godbolt raconteront plus tard aux médias les étapes de la catastrophe et leur sauvetage :

Charles Wood ne peut pas dire avec exactitude quelle heure il était… il serait entre 22h et 23h heures (il savait qu'il y avait un concert, dont il a entendu dire qu'il devait se terminer à 22 h 15).La vitesse était assez soutenue (+/-13 noeuds), la mer était calme, mais la brume très épaisse ne permettait pas de voir au large. Plusieurs passagers avaient regagné leurs cabines après le spectacle, d'autres se trouvaient encore sur le pont. Les enfants, très nombreux à bord, étaient couchés.
Tout à coup ils entendirent un grincement prolongé (comme le frottement d’un navire sur un quai) et l'avant du navire commença à baisser. A ce moment, le capitaine Pierce se trouvait sur la passerelle et le lieutenant Brown à l'avant. « Ne perdez pas votre sang-froid, mes amis, cria aussitôt Pierce ; soyez calmes ! ».
Il y avait beaucoup de confusion au début, tout le monde se regardait, certains se penchèrent par-dessus bord pour connaitre l’origine du bruit. Avec une grande présence d'esprit, le chef-ingénieur se précipita dans la salle des chaudières pour libérer de la vapeur, et éviter ainsi l'explosion. (Cet acte, selon un récit de Marquardt, devrait être enregistré comme l'un des actes les plus héroïques de cette nuit fatale...) Pierce, croyant avoir juste échoué et comptant sur  ses cloisons étanches, demanda d'étudier la faisabilité de se dégager d'une  mauvaise posture. Mais il était trop tard, le Drummond Castle se penchait inéxorablement vers l’avant et l'affolement des passagers grandissait…
Le capitaine sentant la situation lui échapper, donna enfin l'ordre (mais trop tardivement) de mettre toutes les chaloupes à la mer et d'évacuer le navire...
Wood qui s'était déjà rendu à son poste d'évacuation* était prêt à balancer sa chaloupe. D’autres membres d'équipage se sont approchés du canot. Les matelots se précipitèrent aussitôt vers les autres porte-manteaux mais avant qu'ils eussent réussi à larguer les amarres, le navire s'est soudainement penché sur tribord, puis s'est redressé d’un coup sec et rapide. Cet effet d’inertie projeta tout le monde au sol côté bâbord et le paquebot, selon l'expression de Wood, coula comme plomb dans un bruit infernal et des cris de détresse…
Au moment où le bateau sombrait dans les flots, Charles Wood se trouvait dans l’embarcation à peine mise à l’eau. Il ne pouvait pas dire combien de membres d'équipage et de passagers étaient là... Dans sa chute, le Drummond Castle renversa et emporta la chaloupe sous l’eau...
Wood plongea in extremis, revint à la surface, saisit une planche et put avec l’aide de cette épave se diriger vers un panneau de bois sur lequel se trouvait le matelot Godbolt. Presque aussitôt le courant entraîna les deux marins loin… Le panneau sur lequel ils étaient juchés, était heureusement un peu creux et assez large « de la taille d’un billard».

Illustration : Les grands naufrages & drames de la mer
©Henri De Noussanne en1903

Les pêcheurs à la recherche des naufragés
©Le Petit Parisien Illustré n°387 du 05 juillet 1896

Dans la nuit noire, les deux marins entendirent des cris de détresse et des appels à l’aide venant d’autres naufragés sur leurs épaves de fortune emportées également au gré des courants. Puis ce fut le silence, le clame plat…
Les heures passèrent. Wood et Godbolt n'avaient que leur chemise et leur pantalon. Leur planche salutaire allait toujours à la dérive.
Le jour se lèva enfin et les naufragés scrutèrent anxieusement l'horizon. Aucune voile, aucune embarcation ne se montrait. Wood, pris de crampes, se coucha dans le fond du radeau et ne put se relever.
A sept heures, un bateau apparut enfin au loin. Ce fut le salut ! Godbolt se dressa de toute sa hauteur et fit avec ses bras des signaux désespérés. Ces signaux seront aperçus par Mathieu Masson et son équipage, qui recueillirent les deux naufragés transis, vingt minutes après...

(*)Lors de son interrogatoire, le quartier-maître Wood a évoqué ses entrainements fréquents à l'évacuation d'un tel navire en cas de danger. A bord du Drummond, en tant que sous-officier, il avait en charge la chaloupe N°4 pour poste d'évacuation. Ce canot disposait comme les autres chaloupes de rames, d'un mât, de voiles de foc, et il était approvisionné en biscuits et en eau. Les chaloupes étaient bâchées lors des traversées, il fallait compter 6 ou 7 minutes pour les préparer et les lancer.

 

Source principale : article ©Le Rappel N°9599 du 21 Juin1896 et autres recherches sur BNA (British Newspaper Archive)

 

La suite est résumée ici par Jean Maout :
Pendant de longues heures, le sinistre fut complètement ignoré tant sur l'île de Molène que sur Ouessant. Ce n'est qu'au cours de la journée du 17 juin, que les îliens vont progressivement comprendre l'importance de la tragédie qui vient de se dérouler dans la nuit. Vers 7 h., un patron de pêche de la barque "Couronne de Marie" Mathieu Masson, relevant ses casiers à langoustes dans les parages de Ouessant, aperçut 2 hommes à demi vêtus, à cheval sur une épave demandant de l'aide. Les pauvres hommes étaient assez loin de lui, il décida donc de mettre les voiles dans leur direction, et les hissa à bord. Les 2 rescapés étaient 2 hommes d'équipage du Drummond Castle, William Godbolt et Charles Wood. Le patron de la barque de pêche tenta de les interroger sur les circonstances de leur naufrage, mais ils se heurtèrent au problème de la langue, les 2 malheureux ne connaissant pas un mot de Français, notre pêcheur ne put rien apprendre de nouveau et décida de les rapatrier à Molène... Sur l'île, on pris aussitôt bien soin d'eux, en les nourrissant dans le débit du port de Mlle Séraphique Cuillandre, pendant qu'on séchait leurs vêtements.
Ils seront ensuite dirigés vers le Conquet , pour être mis à la disposition du commissaire de l'inscription maritime, un certain Mr Carron (sous commissaire). Il faut dire que, comble du sort, la catastrophe ne put être annoncée au continent avant cette visite. En effet, le câble du télégraphe étant en panne depuis 4 mois et le brouillard persistant rendait impossibles les communications visuelles ...

Au moment où on restaurait les 2 victimes, on ignorait encore à Molène qu'une pareille catastrophe s'était produite quelques heures auparavant, à une si faible distance de là...  Pendant ce temps-là, le canot de sauvetage à rames, l’“Amiral Roussin“ avait été armé et mis à l'eau par des femmes et des enfants de l'île, sur décision du recteur, l’Abbé Lejeune, qui était aussi le président de la station de sauvetage . L'“Amiral Roussin“ commandé par Jean René Masson, avec un équipage de 12 volontaires, explora les parages de l’île à la recherche de survivants, mais en vain...

 

Voici maintenant le récit de Mr Charles Marquardt, le seul passager survivant du Drummond Castle :

M.Marquardt a eu avec M. Martin, l'agent en Afrique de la Caste Line, une entrevue dans laquelle il lui a fait le récit des circonstances qui ont accompagné le naufrage du bâtiment et son sauvetage. Le Daily Messenger publie cette interview, dont voici quelques extraits :
« (...) Après le concert, je descendis dans le fumoir, lorsqu'il y eut un léger choc. Il semblait que le bâtiment courait le long d'un quai. Je me précipitai immédiatement à l'avant, mais selon toute apparence, ma frayeur était sans fondement. Tout paraissait bien en ordre ; toutefois, presque aussitôt le bâtiment commença à s'enfoncer par l'avant et je dus reconnaître qu'il était gravement touché…
Pensant que je pouvais avoir à passer une froide nuit en pleine mer sur un petit bateau, je mis mon pardessus et, par mesure de précaution, je passai une ceinture de sauvetage. A peine avais-je eu le temps de le faire, que le bâtiment coula et je coulai moi-même. Le bateau coulé, je saisis une traverse sur laquelle je m'assis. Sept ou huit personnes étaient près de moi. Parmi elles, était une femme qui, dans son effroi, me saisit par le cou. Je ne me défis pas de son étreinte et pus la monter sur la pièce de bois. Quand le jour parut, nous n'étions plus que trois, tous des hommes, moi: M. Ellis, le quatrième officier et un passager dont je ne connaissais pas le nom. M. Ellis s'efforçait de se tenir sur un grillage, et comme le courant le poussait sur nous, il l'attacha à notre pièce de bois, nous fournissant un radeau plus solide.
Avant cela, le passager inconnu avait épuisé ses forces. Il ne pouvait se cramponner plus longtemps. Il se souleva une ou deux fois et coula. Je le saisis par sa ceinture de sauvetage, mais il glissa et le malheureux disparut…
M. Ellis commença aussi à perdre l'espérance de se sauver. Il tâcha de se maintenir sur le radeau, car il s'y attacha. Je crois qu'il est mort vers neuf heures du matin. Vers ce moment, le courant tourna et la pièce de bois se détacha du grillage. Peu après, je vis un bateau de pêcheurs que je hélai de toutes mes forces, mais je n'eus aucune réponse. Je crois qu'à partir de ce moment j'ai perdu conscience de ce qui se passait, car je ne me rappelle plus rien, jusqu'au moment où j'ouvris les yeux et vis le brave pêcheur Berthelé, penché sur moi… »

Source : article ©La Dépêche de Brest 22 juin 1896

 

M. Marquardt déclarera également  :
(...) lorsque le bateau a coulé et que nous sommes entrés dans l'eau, on entendait que des cris et des hurlements de détresse. Ceux-ci ont continué pendant un certain temps, mais ont progressivement diminué à mesure que la nuit avançait.
Il a dit qu’au départ le courant le dirigeait vers les îles et qu’ensuite il a été entrainé vers le large.
La nuit était très froide. Ses jambes étaient tout le temps dans l'eau et il se souvenait qu'elles claquaient constamment comme les dents d'une personne tremblante...

Source : article ©The Yorkshire Evening Post - Samedi 20 juin 1896

 VI - LES 3 SURVIVANTS...

Deux membres d'équipage...

Le Quartier-Maître intendant Charles Wood
©Le Petit Parisien illustré

 

Charles Wood et William Godbolt
©Le Monde illustré du 27 Juin 1896

Le matelot timonier William-James Godbolt
©Le Petit Parisien illustré

"Quartermaster Wood"  Photo Curtis Albany Road S.E
©The London News Illustrated 27juin1896

Le quartier-maître Charles Wood,
est l'un des deux membres d'équipage rescapés. Originaire de Londres, il était âgé de 33ans au moment des faits. Il avait fait son service maritime à bord d'un vaisseau de la marine royale et n'avait jusqu'à lors subi qu'un seul naufrage à la suite d'un abordage. Il était rentré dans la Cie Castle Line en Avril de la même année, après y avoir déjà servi il y a 6ans.

 

 Le matelot de 1ère classe William Godbolt,
le second membre d'équipage rescapé, était lui âgé de 24 ans seulement en 1896, c'est le second naufragé sauvé par Mathieu Masson de Molène. Il était marié et originaire de Yarmouth, une ville côtière du comté de Norfolk en Angleterre. Il reprendra par la suite son service dans la royale, fera à nouveau naufrage... et mourra dans son lit, après s'être marié et après avoir fondé une famille, dont deux représentants participeront aux cérémonies du centenaire organisées à Molène en 1996.

Wiiliam James Godbolt Photo : Miller London
©The London News Illustrated 27juin1896

Wood et Godbolt étaient naturellement harassés. Les onze heures passées sur le radeau leur avait laissé des tremblements et des douleurs nerveuses. Après avoir dîné, ils s'empressèrent de se mettre au lit, mais leur sommeil, au moins pour l'un d'eux, fut légèrement troublé par des cauchemars. Toutes les cinq minutes, nous dit Godbolt, je me réveillais en sursaut, je voyais le navire couler et j'entendais les cris des femmes et des enfants. Je m'en souviendrai toute ma vie. »
Les deux marins n'ont pas trop conservé sur leur visage les traces du terrible péril auquel ils ont eu la chance d'échapper. C'est à peine si leurs yeux, un peu caves, disent les angoisses ressenties.

et un seul passager...

Charles Marquardt - The Sole Surviving Passenger
Photo by Sawyer, Walmer
©The Graphic / 27 juin 1896

 M. Charles Marquardt
est quant à lui, l'unique survivant des 147 passagers qui avaient pris place à bord du Drummond Castle... Il revenait de Johannesburg et se rendait à Londres, où il était engagé dans les bureaux des mines de Rand. (Selon un journaliste du journal The Advertiser) c'est un homme bronzé, rasé de près, d’une trentaine d’années, fortement bâti, (...) une condition physique qui a sans doute beaucoup contribué à la préservation de sa vie durant la nuit terrible qu'il a vécu. Son visage portait des traces évidentes du péril qu'il avait subi; mais, dans l’ensemble, il a manifestement subi le terrible choc avec au final une légère blessure. Ses nerfs, (dit-il doucement au journaliste qui l'interroge), sont encore secoués, mais sinon, il va très bien... Il portait toujours les vêtements dans lesquels il avait été secouru - un costume d'été clair à carreaux marron et blanc - et ses chaussures de ville à semelles en caoutchouc qu'il portait également lorsque le bateau s’était dérobé sous ses pieds.


Il fut sauvé par le pêcheur en retraite Joseph Berthelé (voir ci-dessous) après avoir lutté toute une nuit dans l'eau, agrippé à un simple morceau de bois...

Charles Marquardt at Dover.
©The London News Illustrated 27juin1896

 

Le naufrage du Drummond Castle
©The Boston Guardian 04 juillet 1896

 

Charles Wood, Charles Marquardt et William Godbolt
les 3 survivants du Drummond Castle
the survivors of Drummond Castle (Collection privée)

 

Le canot de Joseph Berthele
©The Graphic 01 Août 1896

 

...l'histoire du naufrage du Drummond Castle

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