QUEMENES

(Quemenez)

et son ledenez

ÎLE DE QUEMENES & son Ledenez

Quelques détails...

Située à environs 2.6 Milles (4.8km) de Molène, l'île de Quémènès est plus longue que Molène et fait la moitié de sa largeur ! (1300 m/400 m).
Quémènès est le seul îlot de l'archipel de Molène à être (à nouveau) habité, mais depuis peu seulement... En effet, depuis 2007, un couple de jeunes exploitants (Soizic et David Cuisnier) s'y est installé, sélectionné sur candidature par le Conservatoire du Littoral (propriétaire de l'île depuis 2003) à mener à bien un projet de ferme insulaire sur l'île.

Le but de ce projet était à la base de redonner vie à l'exploitation agricole (jadis florissante) sur cette île alors en friches depuis des années d'inocupation, de rénover le patrimoine en ruine existant, de gérer et préserver les espèces et les habitats remarquables recensés.
De cette idée (perçue comme un peu folle au départ pour des jeunes qui n'étaient même pas de la région) a germé une véritable entreprise, un modèle de développement durable et pratiquement autonome...

En effet Sozic et David (qui ont depuis fondé une famille et ont eu deux enfants) ont, avec courage et ténacité (et le concours de différents acteurs locaux publics et privés), non seulement rempli la mission qui leur avait été confiée, mais développé depuis une activité de chambres d'hôtes, (leur gîte est entièrement autonome électriquement grâce à l'exploitation de plusieurs énergies renouvelables) la vente en ligne de leur production agricole certifiée BIO et (depuis 2017) la culture et la vente en ligne d'algues... Ils possédent également une basse-cour, élevent quelques bêtes et disposent du puits d'eau potable des anciens propriétaires...

Avant eux
Avant eux, c'est la famille Tassin, qui était propriétaire de l'île. Ils étaient eux aussi exploitants agricole et avaient developpé une activité de récolte, séchage et brûlage de goémon. Ils ont quitté et vendu Quéménès au Conservatoire du Littoral en 2003.

2018. De nouveaux locataires attendus...
10ans après leur arrivée sur l'îlot, Soizig et David ont décidé de ne plus continuer l'aventure, préférant privilégier le confort de leurs enfants et une vie de famille bien méritée sur le continent…
Leur départ est acté pour Janvier 2018. Un nouvel appel à projets a été donc lancé en juin 2017 par le Conservatoire du Littoral (Propriétaire des lieux) afin de remplacer les « Robinson » de Quéménès…

Situation de l'île :

Image

Vue aérienne :

photo©Anthony PENEL / www.survoldefrance.fr

Quelques photos...

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UN PEU D'HISTOIRE

photo©Jean Maout

Quémènès, a depuis des temps reculés toujours été habitée à en juger par les monuments mégalithiques qu'on y a retrouvé. C'était l'île la plus productive de l'archipel, salvatrice pour des générations entières de paysans, de pêcheurs, mais aussi de goémoniers, qui s'installaient également sur l'île pendant leurs longues saisons de récolte. La Marine Royale trouvait également grâce en arrivant à Quémènès... En effet, l'île disposant d'un puis (qui existe toujours), les navires s'y ravitaillaient en eau potable... mais c'est aussi sa localisation qui intéressait la Royale. Ainsi les navires étaient mis à l'abri dans la passe Sud-Est en cas de de tempête d'Ouest ou de Suroit...

René MASSON (Président de l'Amicale Molènaise) raconte dans le Skréo N°47, que l'île était habitée avant 1900 par Jean-Marie LE GUEN (son arrière grand père maternel), marié à Claudine LE MOIGNE.

 

Ils vivaient essentiellement de la récolte du goémon, de la pêche, mais aussi de la culture du blé, de l'orge et des légumes (pommes de terre, betteraves, rutabagas et choux) Ils possédaient vaches, cochons et poules. Le pain était fait sur place (le four à pain est présent dans toutes les îles). Le produit de la soude extraite du goémon, servait aux achats d'équipements. Jean-Marie LE GUEN devait périr en mer en 1889, en allant au Conquet conduire sa femme sur le point d'accoucher.

La succession fut prise par la famille FLOCH. Mme FLOCH était une soeur à Jean-Marie LE GUEN. C'était une maîtresse femme connue sous le nom de "Marie Quémènès" et qui avait la poigne et la stature pour mener une équipe de 20 "mevels" (domestiques en Breton) qui n'étaient pas des enfants de chœur ! Des gens qui pour la plupart avait maille à partir avec la justice et qu'on envoyait là pour se faire oublier... Toute la semaine la boisson était l'eau, mais les samedis et dimanches il y avait distribution de vin... on imagine alors le rattrapage et les rixes qui s'en suivaient. Marie Quémènès arrêta ses activités au début des années 1930.

Par la suite, Henri TASSIN qui fut d'abord locataire de l'île, acheta Quémènès en 1960. Et là, c'est sa fille (Marie-Thérèse DARQUE-TASSIN) qui raconte cette tranche de vie passée sur l'île, dans un ouvrage intitulé " Un bout de vie sur l'île de Quémènès" aux éditions La Découvrance. (voir ci-contre)

Un bout de vie sur l ile de QuemenesL'auteur raconte comment, en plein milieu du XXe siècle, elle a vécu là un bon « bout de vie » avec son père, sa mère et ses trois frères et sœur. Naufragé volontaire, son père, Henri Tassin, animé d'un idéal de vie singulièrement en avance sur son époque, veut faire de l'île bagne une île paradis. Extrait :
Tant que mon père était locataire de l'île, il exploitait le goémon comme ses prédécesseurs. Il développa les cultures et l'élevage lorsque les ouvriers goémoniers partirent un à un. Il acheta l'île en 1960 avec l'idée de produire pour exporter sur le continent et plus seulement pour nourrir sa famille. D'ailleurs nous n'étions pas nombreux. J'eus une soeur aînée et deux frères plus jeunes. Je n'oublie pas la « bonne », Soize.
Nous étions donc, avec mes parents, une petite colonie de sept personnes à laquelle venaient s'ajouter de temps à autres trois quatre copains de mon père venus l'aider. Dans le temps la ferme produisait suffisamment pour une trentaine d'hommes s'échinant toujours dehors. Et encore, ses terres n'étaient pas travaillées comme elles auraient dû l'être. Le pari de mon père était donc parfaitement réalisable...

INFORMATIONS PRATIQUES

(image de fond : ©LM Tattevin)

QUELQUES CHIFFRES
Coordonnées GPS   48° 22′ 25″ N, 4° 53′ 58″ O
Distances   +/- 9km du Conquet et 4km de Molène
Longueur   1300m
Largeur   300m
Superficie   26ha
Point culminant   13m
îlots annexes  
Lédenez vraz et Lédenez vihan (4ha)
(reliés à l'île à marée basse)